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Photo du rédacteurHerenui

Une retraite spirituelle aux couleurs de la Bretagne

Le hasard a voulu que je lise Ressac, le dernier roman autobiographique d’une de mes auteures favorites, juste après avoir achevé George Sand, fille du siècle de Séverine Vidal. Ces deux ouvrages ont accompagné la fin de mes examens de fin d’année et se sont comme confondus et jumelés. De la même manière que la narratrice de Ressac lorsqu’elle part s’isoler dans une abbaye bretonne parmi les religieuses, je trouve un apaisement sororal en croisant ces deux lectures du mois de mai. Comme elle lorsqu’elle rencontre ses compagnes successives au sein de l’abbaye, j’ai ressenti un élan profond de sororité en liant son récit à celui de George Sand, femme brûlante et révoltée qui ne trouve l’essence de la littérature qu’à l’ombre des feuillées de sa demeure à Nohant. Deux récits drastiquement opposés, deux appels à la nature et à la quiétude pour se retrouver. Je reviendrai certainement dans un prochain article sur ce beau roman graphique dédié à George Sand et je vais tâcher de me concentrer sur Ressac tant que l’émotion de sa lecture me parcourt. Pour commencer, bien que le motif de la maladie mentale (en l’occurrence la bipolarité) soit longuement questionné dans ce roman, je trouve plutôt que son essence réside davantage dans sa touchante poésie. Logée au détour de phrases discrètes et limpides, elle m’a émue par sa sobriété et sa maîtrise des couleurs. Le pinceau habile de l’illustratrice se fait sentir au cœur de sa plume en peignant littéralement avec des mots la couleur des images. Cette attention portée aux nuances en dit long sur l’intériorité racontée par la narratrice. Au-delà de ses pensées et réflexions sur l’absence, la solitude, le silence, la sororité, la beauté, c’est ce style si particulier qui nous fait ressentir la façon dont une illustratrice perçoit le monde par sa teinte, sa texture, son grain. Ce style délicat en fait un petit joyau à emporter avec soi pour une agréable après-midi de lecture en extérieur. Aux mélancoliques épris.es d’embruns, aux femmes qui cherchent leurs racines, je vous conseille vivement la lecture guérisseuse de cet ouvrage.


PS : L’auteure possède un blog qui se nomme diglee.com, si le détour vous tente.


"Étendues de sable fin cachées entre les hanches anguleuses de la falaise couleur champagne et perles d’eau douce, et là, enfin, l’odeur de la mer en récompense. Salée, collante, acide. Minérale.
Je suis minérale. La force qui m’habite vient des rochers. Encadrée de leurs ombres, je danse près de l’écume. Je cours après les vagues, évitant leur morsure”
__ Ressac, Maureen Wingrove alias Diglee

Ci-dessous : couverture officielle du roman.



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